UN VERITABLE ARFICAIN


La célébration du 33 ème anniversaire de l’Indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap vert, organisée en France par la diaspora, a été précédée d’une semaine (du 1 au 4 juillet) de manifestations culturelles et politiques. Expositions de peintures et de photographies, lectures poétiques, slam et théâtre ont ouvert une semaine culturelle clôturée, samedi, par un spectacle musical auquel ont pris part divers groupes capverdiens.
Des conférences débats ont réuni des universitaires (Paris , plusieurs chercheurs - philosophe, sociologue, historiens - et politiques français et africains, en présence de l’ambassadeur du Cap Vert en France, José Armando Duarte.
La figure historique d’Amilcar Cabral et son œuvre politique (voir ci-après) était au centre de ces célébrations, marquées le samedi matin par la cérémonie officielle de dénomination de l’avenue Amilcar Cabral, en présence de Didier Paillard, maire de Saint-Denis, de l’ambassadeur du Cap-Vert en France et d’un représentant de la famille d’Amilcar Cabral, qui est mort assassiné en 1973, sans avoir vu l’Indépendance de la Guinée-Bissau, proclamée quelques mois plus tard.


Amilcar Lopes "Abel Djassi" Cabral (1924-1973)

Un visionnaire de la Révolution africaine

Amilcar CABRAL est considéré comme le père de la nation Capverdienne et il reste l’un des plus importants théoriciens de la Révolution africaine. Son apport visionnaire faisait une large place au rôle de la culture dans le processus de libération nationale.

Né le 12 septembre 1924 à Bafata, à l’Est de la Guinée Bissau, d’un père capverdien et d’une mère guinéenne, il a fait des études secondaires au Cap Vert, puis des études universitaires à l’Institut d’agronomie de Lisbonne (Portugal).
Dans les années 1950, à l’Université de Lisbonne, il se lie d’amitié avec d’autres intellectuels issus des colonies. Plusieurs seront ses futurs compagnons d’armes avec qui il va jouer un rôle déterminant pour l’indépendance de la Guinée portugaise et du Cap-Vert.
En 1952, il est engagé comme agronome au Centre expérimental agricole de Bissau, qui lui donne la connaissance du pays et de ses structures sociales et économiques.
Contraint à l’exil par les autorités coloniales, il part travailler en Angola dans une usine sucrière et prend contact avec son mouvement révolutionnaire, avec lequel il participe en 1956 à la formation du MPLA (Mouvement pour la libération de l’Angola) d’Agostinho Neto.
La même année, de retour à Bissau, il fonde le PAIGC (Partido Africano para a Independencia da Guine e de Cabo Verde) avec cinq compagnons - dont son demi-frère Luis Cabral, Aristide Pereira et Rafael Barboza. Le mouvement de lutte anti-coloniale débute concrètement avec la grève des dockers de Bissau en 1959. Après avoir vainement tenté d’amener le gouvernement de Lisbonne à faire droit à la résolution de l’ONU (1960) sur le droit à l’autodétermination des peuples colonisés, Amical Cabral lance le PAIGC, en 1963, dans la lutte armée contre l’occupant. Ce sont ces combats qui, par les coups portés à l’armée portugaise, furent à l’origine de la "Révolution des œillets", initiée par les officiers du corps expéditionnaire de Guinée qui renversèrent, le 25 avril 1974 au Portugal, le régime autoritaire de Marcelo Caetano, successeur du dictateur Salazar.
Mais Amilcar Cabral, malgré d’importantes victoires politiques remportées sur le colonisateur, ne vivra pas assez longtemps pour assister à l’indépendance de la Guinée portugaise et du Cap-Vert et au renversement de la dictature dans la métropole portugaise. Il est assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry, par des éléments de son propre parti vraisemblablement retournés par les services secrets de la PIDE (police politique de Salazar).
Marxiste conséquent et non dogmatique, Amilcar Cabral avait assimilé depuis ses années étudiantes les courants de pensées africains et afro-américains de son temps, et ajusté plus tard les catégories sociopolitiques du marxisme aux réalités africaines. Mais ses efforts pour unir le Cap Vert et la Guinée Bissau ne vinrent pas à bout des tensions ethnoculturelles qui divisaient les deux territoires - et son propre mouvement - aboutissant en 1980 au coup d’Etat de Joao B. Vieira contre la présidence de Luis Cabral et à la partition du Cap-Vert et de la Guinée (Bissau).

 

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